Les yeux qui brillent :

Je suis élève pilote depuis plus de deux ans, mais pilote depuis le mois de juin.
Je ne peux pas piloter seul en raison d’un problème médical et en ULM il n’y a que deux places, alors, pas d’autre passager que mon copilote.
Entre temps, un accident, un ULM à la casse, et sur mon aéro-club, je ne suis plus monté dans une machine depuis près de 4 mois.
Heureusement un séjour à Toulouse m’a permis de reprendre le bonheur aux commandes du Tetras des Ailes Toulousaines pendant une heure.
Et puis grosse déprime, à force de tenir les permanences à l’AC, il y a peu de temps, un pilote vient avec des amis et enchaîne les promenades. La passagers, dont certains ne sont jamais montés dans un avion, sortent éblouis.
Je rentre chez moi le moral bien bas : « Jamais je ne pourrai donner un tel bonheur dans mon ULM deux places que je ne peux piloter seul » . Je me demande si je continue…
Reste FS, mais avec mon ordinateur qui rame, je me m’en sers presque plus.
Et puis aujourd’hui, presque seul à l’AC, comme tous les dimanche, deux visiteurs, le fils d’un ancien pilote et son gamin d’une dizaine d’années plus l’ancêtre du club qui ne demande qu’à voler, mais il faut quelqu’un à la radio au décollage.
Et enfin le trésorier arrive , je me lance :
- Gamin , tu veux voler ?
- Mr G , tu nous pilotes ?
- Papa du gamin, tu viens ?

Et comme tous le monde dit oui, nous ouvrons les portes, démarrons le DR 400 180, Mr G en place de gauche, moi en place de droite. J’énumère la Cheklist, fais les manœuvres, essaie les commandes, le moteur chauffe G s’aligne et décolle. Je rentre les volets et à moi le ciel, pas bleu parce qu’il pleut et qu’un vilain nuage nous empêche de nous diriger vers le point prévu, mais le ciel bleu, à 250 Km/h n’est pas loin et nous prenons la direction de Montmédy.

Je demande au pilote de trimer la bête, je n’y arrives pas à droite, surtout que je n’ai pas piloté cet avion depuis 4 mois. Ensuiter le vol se déroule comme sur du velours , le tour de la citadelle de Montmédy , le village des passagers d’où le nuage est parti, un petit passage vers Virton et près de la maison de mon beau frère, puis retour vers le terrain.
Je débute l’approche, réduis, mais en raison de la pluie qui revient et du vent du Nord qui apporte des turbulences, je rend la main au pilote qui pose la machine un peu long et un peu vite mais qu’importe.

Tout au long du vol, ,je me retournais pour parler au gamin et lui expliquer les manœuvres. Arrivé au parking, je l’aide à enlever sa ceinture et sortir de l’avion.

Son sourire, son merci et l’éclair dans ses yeux me confortent dans mes convictions. Le loisir aviation, vu le bonheur qu’il apporte n’a pas de prix.

Combien le vol m’a t’il coûté : Financièrement on s’en moque, il m’a apporté le rêve que rien d’autre n’aurait pu me donner ,je rêve encore et je suis sur que ce gamin et son père vont rêver toute la semaine. Aujourd’hui j’ai repris l’air.

Qui a dit : Le bonheur est dans le ciel ?





*** Message édité par Jean Mignon le 03/10/2005 13:02 ***